A la découverte des trésors cachés de ses parcs nationaux

Peu de pays peuvent se targuer d’allier une richesse écologique aussi dense à une identité aussi préservée que le Gabon. Enclavé entre l’Atlantique et les forêts équatoriales du bassin du Congo, ce pays d’Afrique centrale est souvent qualifié de « dernier Eden ». Une appellation qui prend tout son sens lorsque l’on s’aventure au cœur de ses 13 parcs nationaux, créés en 2002, qui couvrent environ 11 % du territoire. Bien plus qu’une simple réserve naturelle, chaque parc du Gabon raconte une histoire, conserve une culture, et protège une biodiversité exceptionnelle. Aujourd’hui, dans le cadre de la relance du tourisme écologique et patrimonial, le Gabon profond revient au centre des attentions.

Des rivières limpides du parc d’Ivindo aux plages immaculées de Loango, en passant par les plateaux boisés de la Lopé, les parcs nationaux du Gabon ne sont pas de simples sites touristiques, mais des territoires vivants où se côtoient éléphants, gorilles, panthères, buffles, et parfois même des baleines à bosse venues danser aux abords des côtes. Ces espaces uniques abritent aussi une faune et une flore rares, dont certaines espèces sont encore inconnues de la science.

Des joyaux naturels aux identités multiples

Chaque parc du Gabon se distingue par sa topographie, sa faune spécifique et ses mythes locaux. Le parc national de la Lopé, par exemple, est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO pour ses paysages mêlant savane, forêt et vestiges archéologiques. Il est connu pour ses grands troupeaux de mandrills et ses peintures rupestres préhistoriques. Le parc d’Ivindo, quant à lui, est célèbre pour ses spectaculaires chutes de Kongou et Mingouli, ainsi que pour sa station de recherche scientifique internationale, IRET, qui attire des chercheurs du monde entier.

Le parc de Loango, souvent surnommé « le paradis entre terre et mer », permet une rare cohabitation entre éléphants, hippopotames, buffles et… surfeurs de vagues. C’est l’un des seuls endroits au monde où l’on peut observer des mammifères terrestres en liberté sur une plage. À l’est, le parc de Mwagna demeure l’un des plus inaccessibles et donc des plus sauvages. C’est là que la nature impose ses lois, loin des routes et des infrastructures humaines.

Le parc de Mayumba, au sud-ouest, est un sanctuaire pour les tortues luths qui viennent y pondre entre octobre et mars. À la surface de ses lagunes et de ses mangroves, la vie s’organise dans un silence fécond. Non loin de là, les eaux du parc marin de Pongara accueillent dauphins et baleines en migration. Ce site est aussi lié à l’histoire nationale, puisque Léon Mba, premier président du Gabon, y repose dans une paisible nécropole.

Au-delà de leur vocation écologique, les parcs nationaux représentent un potentiel énorme pour le développement local, l’éducation environnementale et la valorisation des savoirs ancestraux. Dans plusieurs zones rurales, les communautés locales sont associées à la gestion des parcs à travers des projets de conservation participative. Le modèle repose sur un équilibre entre protection des écosystèmes et développement des activités économiques compatibles avec la durabilité, comme l’écotourisme, l’artisanat ou l’agroforesterie.

Le gouvernement gabonais, avec le soutien de partenaires internationaux, a récemment relancé le programme de valorisation du patrimoine naturel, en mettant l’accent sur la formation des guides, la réhabilitation des infrastructures écotouristiques et la sensibilisation des jeunes générations. Des actions concrètes visent aussi à mieux intégrer les parcs dans les programmes scolaires, afin que chaque enfant gabonais connaisse et s’approprie ce patrimoine unique.

À l’ère de la crise climatique, ces espaces protégés jouent un rôle fondamental dans la régulation des équilibres mondiaux. La forêt gabonaise stocke des milliards de tonnes de carbone, abrite des essences précieuses, et participe à la lutte contre la désertification et l’érosion de la biodiversité. C’est dans cette optique que le Gabon cherche à valoriser ses efforts de préservation au niveau international, en revendiquant des compensations pour services écologiques rendus à l’humanité.


 

 

 

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