Depuis le 2 juin 2025, les bulldozers du Génie militaire ont entamé une vaste opération de déguerpissement à Plaine-Orety et ont redessiné les contours de certains quartiers, dans le premier arrondissement de Libreville. Des centaines de familles ont vu leurs habitations détruites, provoquant une grogne sociale qui s’est amplifiée sur les réseaux et dans les médias. Il faut écouter cette détresse. Il faut, oui, lui faire une place. Mais il faut aussi savoir déceler quand la compassion devient manœuvre et que la bienveillance affichée masque un opportunisme très politique.
En effet, face à cette crise, certains acteurs politiques se sont empressés de dénoncer la brutalité de l’opération. Mais derrière ces déclarations, une question demeure : où étaient ces voix lorsque Libreville s’enfonçait dans l’anarchie urbaine ? Où sont leurs propositions concrètes pour réorganiser la ville ? Car ceux qui aujourd’hui se dressent, la larme à l’œil, contre la rigueur de l’opération de déguerpissement, sont parfois les mêmes qui, hier, applaudissaient l’anarchie urbaine ou la toléraient en silence. Nulle proposition concrète n’émerge de leur discours. Rien sur les plans d’urbanisme. Rien sur la viabilisation. Rien, sinon une stratégie de mise en scène.
Libreville mérite mieux. Libreville mérite une vision. Et toute réforme d’envergure, même douloureuse, suppose du courage. Ce que l’on attend de nos responsables, ce ne sont pas des indignations improvisées, mais une parole claire, une volonté ferme, une éthique de vérité.
S’élever avec le peuple, c’est aussi oser lui dire ce qu’il n’a pas toujours envie d’entendre. L’État ne saurait reculer devant chaque pression. Ce n’est pas en pleurant avec les foules qu’on construit une capitale fonctionnelle : c’est en anticipant, planifiant et accompagnant la transformation.
Une réforme urbaine nécessite une capacité d’anticipation, une méthode claire, un engagement sur la durée. Mais bien souvent, certaines réactions politiques se limitent à des postures médiatiques : parler, dénoncer, pointer du doigt, sans jamais assumer les responsabilités d’une transformation nécessaire. Depuis le 2 juin 2025, les bulldozers du Génie militaire ont entamé une vaste opération de déguerpissement à Plaine-Orety et ont redessiné les contours de certains quartiers, dans le premier arrondissement de Libreville. Des centaines de familles ont vu leurs habitations détruites, provoquant une grogne sociale qui s’est amplifiée sur les réseaux et dans les médias. Il faut écouter cette détresse. Il faut, oui, lui faire une place. Mais il faut aussi savoir déceler quand la compassion devient manœuvre et que la bienveillance affichée masque un opportunisme très politique.
En effet, face à cette crise, certains acteurs politiques se sont empressés de dénoncer la brutalité de l’opération. Mais derrière ces déclarations, une question demeure : où étaient ces voix lorsque Libreville s’enfonçait dans l’anarchie urbaine ? Où sont leurs propositions concrètes pour réorganiser la ville ? Car ceux qui aujourd’hui se dressent, la larme à l’œil, contre la rigueur de l’opération de déguerpissement, sont parfois les mêmes qui, hier, applaudissaient l’anarchie urbaine ou la toléraient en silence. Nulle proposition concrète n’émerge de leur discours. Rien sur les plans d’urbanisme. Rien sur la viabilisation. Rien, sinon une stratégie de mise en scène.
Libreville mérite mieux. Libreville mérite une vision. Et toute réforme d’envergure, même douloureuse, suppose du courage. Ce que l’on attend de nos responsables, ce ne sont pas des indignations improvisées, mais une parole claire, une volonté ferme, une éthique de vérité.
S’élever avec le peuple, c’est aussi oser lui dire ce qu’il n’a pas toujours envie d’entendre. L’État ne saurait reculer devant chaque pression. Ce n’est pas en pleurant avec les foules qu’on construit une capitale fonctionnelle : c’est en anticipant, planifiant et accompagnant la transformation. Une réforme urbaine nécessite une capacité d’anticipation, une méthode claire, un engagement sur la durée. Mais bien souvent, certaines réactions politiques se limitent à des postures médiatiques : parler, dénoncer, pointer du doigt, sans jamais assumer les responsabilités d’une transformation nécessaire.
Un problème ancien, une réponse tardive
Les déguerpissements ne sont pas une nouveauté à Libreville. Depuis les années 1970, la capitale gabonaise est confrontée à une explosion urbaine incontrôlée, conséquence du boom pétrolier et de l’exode rural. Des quartiers entiers se sont développés sans planification, souvent sur des terrains inconstructibles ou inondables.
En 1996, sous la mairie de Paul Mba Abessole, des opérations similaires avaient été menées pour lutter contre l’occupation illégale des terrains. Mais faute de suivi rigoureux de l’État, on a fini par baisser les bras, laissant la situation empirer. Aujourd’hui, Libreville compte plus de la moitié de la population gabonaise, concentrée dans une ville où les infrastructures sont saturées et où les embouteillages paralysent l’activité économique. Libreville ne se reconstruira pas avec des commentaires. Elle se reconstruira avec des actions.