À Osaka, le Gabon marque son empreinte dans la Forêt des Civilisations

Sous la conduite de Nina Abouna, commissaire générale aux expositions du Gabon, la délégation gabonaise a marqué, le 9 octobre 2025, son empreinte au cœur de la Forêt des Civilisations, à l’Exposition universelle d’Osaka. En intégrant dans ce sanctuaire un Moabi ancien, essence emblématique du patrimoine forestier gabonais, le pays a choisi de graver sa mémoire naturelle dans une œuvre mondiale dirigée par le Tchèque Marck Noga, fondateur de Subfossil Oak. Un geste d’une grande portée symbolique, alliant mémoire, écologie et technologie.

Dans l’écrin artistique et symbolique qu’est la Forêt des Civilisations, le Gabon a marqué sa présence à travers un Moabi ancien, choisi pour représenter la profondeur de ses forêts et la longévité de son héritage écologique. Sous la direction de Madame Nina Abouna, la délégation gabonaise a ainsi associé son nom à cet arbre mythique, désormais inscrit parmi les essences millénaires qui composent cette installation monumentale imaginée par Marck Noga, artiste et entrepreneur tchèque à la tête de Subfossil Oak. Ce dernier présente la Forêt des Civilisations comme « une forêt ancienne mettant en scène des chênes subfossiles vieux de 6 500 ans, chacun dédié à une nation participante, renfermant dans leurs anneaux l’histoire de l’humanité et reliant symboliquement le monde au sein d’un même système racinaire, une entité organique. » Le Moabi gabonais rejoint ainsi cette cartographie planétaire de la mémoire du vivant.

Le Moabi, arbre mythique à portée mystique et scientifique

« Afin de marquer durablement l’empreinte du Gabon sur le site emblématique de la Forêt des Civilisations, nous avons choisi de mettre l’accent sur une essence particulière pour notre pays : le Moabi », a déclaré Madame Abouna, rappelant la richesse de cette espèce à la fois écologique, culturelle et spirituelle. De son nom scientifique Baillonella toxisperma, le Moabi est un géant forestier pouvant atteindre 60 mètres de hauteur et vivre plus de 700 ans. D’une croissance lente, il n’atteint sa maturité qu’à partir de 70 ans. Ses fruits nourrissent éléphants, primates et oiseaux, contribuant activement à la régénération naturelle des forêts. Mais le Moabi est aussi porteur de mythes et de tabous, sacré pour les peuples forestiers du Gabon.
L’huile extraite de ses graines est utilisée depuis des siècles en alimentation, pharmacopée et cosmétique, a expliqué Mme Abouna dans son allocution. « Inscrit dans Les arbres utiles du Gabon, il est considéré comme un arbre intergénérationnel, symbole de transmission et de continuité. » Afin d’offrir aux visiteurs une expérience immersive, la société Subfossil Oak a installé un QR Code au pied du Moabi gabonais. En le scannant, le public accède à une fiche interactive présentant l’histoire, la symbolique et les usages du Moabi, ainsi que des contenus visuels et pédagogiques élaborés par le Pavillon Gabon. Ce dispositif moderne permet de connecter la mémoire ancestrale de la forêt gabonaise à l’ère numérique, prolongeant ainsi le geste symbolique dans une dynamique de transmission et de découverte.

Le Moabi, symbole d’une économie verte enracinée dans le développement durable

En offrant au monde un Moabi ancien planté dans la Forêt des Civilisations à l’Expo 2025 d’Osaka, le Gabon ne s’est pas seulement inscrit dans une démarche artistique et symbolique, mais a affirmé une vision claire : celle d’une économie fondée sur la valorisation durable de ses ressources naturelles. Ce geste, en parfaite résonance avec le thème de l’Exposition universelle « Designing Future Society for Our Lives » (Concevoir la société future pour nos vies) traduit l’ambition d’un pays qui place la forêt et la biodiversité au cœur de son modèle économique. Le Moabi, essence précieuse des forêts gabonaises, illustre concrètement les trois sous-thèmes de l’Expo : Saving Lives – Sauver des vies : en préservant ses forêts, le Gabon protège un capital naturel essentiel à la santé de la planète et à la régulation du climat.Empowering Lives – Donner du pouvoir à la vie : la valorisation du Moabi contribue à la création d’emplois verts, à la promotion des filières locales et à la transmission des savoirs traditionnels autour des produits forestiers non ligneux. Connecting Lives – Relier les vies : à travers ce symbole, le Gabon démontre comment la nature peut être un moteur d’intégration économique et d’innovation partagée entre les nations. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale du Gabon visant à faire de la gestion durable des forêts un levier de croissance. Le pays, dont 88 % du territoire est couvert de forêts, mise sur la bioéconomie, l’écotourisme et la transformation locale du bois pour diversifier ses revenus tout en préservant son patrimoine naturel. Planté dans la Forêt des Civilisations à l’Expo 2025 d’Osaka, le Moabi devient ainsi l’emblème d’une économie verte gabonaise : un arbre à la fois symbole de vie, de croissance et de prospérité durable, reliant la richesse biologique à la richesse économique.

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