Le Pavillon Gabon a reçu, en fin de semaine, la visite d’une invitée de marque : le Dr Kayo Nakamoto, présidente de la Fondation d’Osaka pour la promotion de la médecine Kanpo, spécialiste reconnue de la médecine traditionnelle japonaise. Cette rencontre, suscitée par Madame Nina Abouna, Commissaire générale aux expositions du Gabon, s’inscrit dans la logique du thème général de l’Expo universelle 2025 :« La Forêt, moteur universel qui sauve des vies ».
La Forêt qui soigne : la déclinaison gabonaise du thème mondial
Au cœur du Pavillon Gabon, le thème global a été décliné sous une sous-thématique originale : « La Forêt qui soigne ».Un choix inspiré qui place la biodiversité et la pharmacopée naturelle au centre du discours gabonais sur la santé et le développement durable. Pour le Dr Kayo Nakamoto, cette approche résonne profondément avec la philosophie de la médecine Kanpo, fondée sur la relation harmonieuse entre l’homme et la nature. « Tout ce qui sert à sauver des vies dans la médecine traditionnelle vient de la forêt », a-t-elle rappelé, visiblement émue après sa visite immersive dans le bloc sensoriel simulant l’entrée dans la forêt gabonaise. La médecin japonaise, issue d’une lignée de praticiens depuis trois générations, a reconnu dans la forêt gabonaise un vivier d’espèces médicinales exceptionnelles. Le Gabon, qui abrite une part importante du bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète, pourrait selon elle devenir un laboratoire vivant pour la médecine intégrative, alliant savoirs ancestraux africains et rigueur scientifique asiatique.
Un partenariat à double dimension : connaissance et ouverture
Pour Madame Nina Abouna, cette visite revêt un double intérêt stratégique. D’abord, comprendre comment fonctionne la médecine traditionnelle japonaise, reconnue au Japon comme une discipline complémentaire à la médecine moderne. Ensuite, explorer comment le Gabon pourrait à son tour briser les préjugés entourant la médecine traditionnelle, en l’associant à la recherche, à la formation et aux soins contemporains. « Le Gabon possède un patrimoine végétal inestimable. Il est temps de lui redonner sa place dans la santé publique, en dialoguant avec ceux qui, ailleurs, ont su faire coexister tradition et modernité », a souligné Mme Abouna. C’est dans cette perspective que s’inscrit le projet de coopération médico-scientifique entre le Gabon et le Japon, visant à former de jeunes médecins gabonais à l’approche Kanpo, tout en développant la recherche sur les plantes endémiques gabonaises.
Début d’un dialogue fécond avec des perspectives pharmaceutiques et industrielles
Le Dr Nakamoto n’était pas seule. Elle était accompagnée de M. Murita, président du groupe TSUMULA, acteur majeur de l’industrie pharmaceutique japonaise, ainsi que de Dr Fukuyi Saho, pharmacienne spécialisée dans les extraits naturels. Pour le Pavillon Gabon, cette présence ouvre des perspectives économiques concrètes : attirer des investisseurs du secteur pharmaceutique vers la valorisation durable des ressources naturelles gabonaises.
Séduits par la présentation du pavillon, les trois invités ont salué la cohérence entre le message du Gabon et les valeurs de la médecine Kanpo : l’écoute du corps, le respect du vivant et la recherche de l’équilibre global. En quittant le Pavillon Gabon, le Dr Kayo Nakamoto n’a pas dissimulé son émotion : « Cette immersion dans la forêt gabonaise m’a donné l’impression d’entrer dans une pharmacie naturelle, vaste et vivante. Je veux la découvrir de mes propres yeux. » À cette déclaration, Madame Nina Abouna a immédiatement proposé à la praticienne japonaise de venir au Gabon pour « toucher du doigt l’immensité de cette forêt-mère ».Un geste fort qui pourrait marquer le point de départ d’une coopération scientifique et culturelle entre Libreville et Osaka, autour d’une conviction partagée :la forêt ne nourrit pas seulement, elle soigne et relie.
