Jean De Dieu Moukagni Iwangou : le Gabon pleure un défenseur inflexible de la justice

Le Gabon est en deuil. Ce samedi 1er novembre 2025, Jean De Dieu Moukagni Iwangou, ancien Ministre de l’Enseignement supérieur et magistrat hors hiérarchie, s’est éteint à la clinique El Rapha de Libreville, après avoir mené une longue bataille contre la maladie. Pour ses proches, éprouvés, sa disparition laisse un vide profond, celui d’un homme dont la détermination et le courage politique avaient marqué plusieurs générations.

Depuis plusieurs mois, l’homme avait quitté la scène politique, non par retrait volontaire, mais sous le poids d’une santé fragilisée. Ses apparitions rares laissaient entrevoir un homme luttant contre le temps, refusant de laisser s’éteindre la flamme de son engagement. Dans le silence des couloirs médicaux, il a livré sa dernière bataille, avec cette dignité qui avait toujours été sa marque de fabrique. Magistrat hors hiérarchie, Jean De Dieu Moukagni Iwangou appartenait à cette catégorie d’hommes pour qui la justice n’était pas un concept abstrait, mais une arme et une responsabilité. Opposant résolu aux régimes d’Omar et d’Ali Bongo, il avait choisi, à deux reprises, de décliner toute offre gouvernementale, affirmant par là sa fidélité inébranlable à ses convictions. Dans un paysage politique souvent instable, il avançait tel un rocher dans le courant : immuable, immobile, et pourtant déterminé à porter la voix de ceux qui refusent le compromis.

Sa mort laisse un goût d’inachevé. Comme un tambour qui s’arrête au milieu de la marche, elle interrompt un combat qui semblait destiné à durer encore. Pourtant, son héritage reste vivant. Par son intégrité et son engagement, il a tracé un chemin que d’autres continueront de suivre. Ses choix, parfois solitaires, ont semé les graines d’une mémoire durable, où la droiture prime sur l’opportunisme. Jean De Dieu Moukagni Iwangou laisse derrière lui un exemple rare : celui d’un homme capable de dire « non » lorsque beaucoup se taisent, d’incarner la dignité dans chaque geste, dans chaque parole. Son souvenir rappelle que certains départs, loin d’éteindre la lumière, la transforment en éclats multiples, guidant ceux qui poursuivent le combat. Le Gabon perd aujourd’hui une voix singulière, mais la trace de son engagement restera gravée dans l’histoire politique du pays et dans le cœur de ceux qui l’ont connu.

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