Un bureau de vote fantôme, un scrutin avorté : à Rennes, la crédibilité des élections gabonaises vacille.
Les Gabonais de la diaspora établis à Rennes attendaient de pouvoir exercer leur droit de vote ce samedi dans le cadre des législatives. Mais à leur grande surprise, aucun signe de la commission électorale n’a été constaté au lieu prévu pour l’installation du bureau de vote. Ni à l’ancienne adresse de la commission, rue de Lorraine, ni à l’hôtel des Lices où devait se tenir le scrutin, aucun dispositif n’était en place. Arrivé la veille dans la capitale bretonne, Sylvain Obame, candidat aux législatives pour la circonscription de la diaspora, a exprimé son indignation face à ce qu’il qualifie de « mépris » à l’égard des électeurs expatriés. « Depuis 7 heures, je me trouve sur le site de l’hôtel des Lices. Il n’y a aucun scrutateur, aucun matériel électoral. À l’accueil, on nous a indiqué que la commission avait annoncé son arrivée hier soir, mais personne n’est venu », a-t-il déploré. Pour le candidat, cette désorganisation est lourde de conséquences. « Nous considérons que c’est un manque total de considération pour les Gabonais de Rennes et de la diaspora en général. Cette situation porte une atteinte grave à notre démocratie », a-t-il martelé, dénonçant une « gestion chaotique et calamiteuse des affaires de la République ».
Dans une adresse ferme, Sylvain Obame a interpellé les autorités gabonaises, et plus particulièrement le président de la République, les appelant à prendre la mesure de ce qu’il présente comme un « fiasco électoral ». « Les Gabonais sont déçus. Cette cinquième République, que le peuple a plébiscitée, est en train de vaciller faute de respect des citoyens et des engagements pris. Nous exigeons que les choses soient rectifiées et que les électeurs de la diaspora soient considérés à leur juste valeur », a-t-il insisté. Au-delà de la colère, c’est une profonde frustration qui transparaît dans les propos du candidat. Pour lui, la crédibilité du processus électoral, censé incarner une nouvelle ère démocratique au Gabon, se trouve entachée par cet épisode. Alors que la diaspora attendait de participer pleinement à ce scrutin historique, l’absence de la commission électorale à Rennes vient nourrir les doutes sur la capacité des autorités à garantir un processus équitable et transparent, jusque dans les communautés établies à l’étranger.