Depuis le 29 octobre, le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema est en visite officielle au Vatican, où il a été reçu en audience privée par le pape Léon XIV. Un moment hautement symbolique, auquel ont pris part la Première Dame, Zita Oligui Nguema, et plusieurs membres du gouvernement. Au-delà du protocole, cette rencontre a porté l’empreinte d’un échange spirituel et politique autour de thèmes qui traversent autant l’Église que l’État gabonais : paix, justice sociale, dignité humaine et dialogue entre les religions.
Ce 30 octobre, dans l’enceinte solennelle du Saint-Siège, le chef de l’État a été accueilli par le souverain pontife. Une audience qualifiée de « moment de vérité et de lumière » par le président, qui a partagé ses impressions sur ses réseaux officiels : « J’ai eu l’immense honneur de rencontrer Sa Sainteté le Pape Léon XIV, en présence de mon épouse Zita Oligui Nguema. Cette rencontre, empreinte de foi et d’humilité, fut un moment de vérité et de lumière. » Le tête-à-tête a permis d’aborder les points de convergence entre Libreville et le Vatican, notamment la promotion de la paix, la solidarité, la justice sociale, mais aussi la nécessité d’un dialogue franc entre les religions. Un axe particulièrement défendu par Oligui Nguema depuis son arrivée au pouvoir. « Nous avons échangé sur ce qui unit les hommes plus que ce qui les divise », a-t-il ajouté, insistant sur l’idée de fraternité et de respect mutuel comme socle commun. Après l’audience privée, un déjeuner officiel offert par le Saint-Père a scellé cette rencontre placée sous le signe de la cordialité. Le président gabonais a ensuite signé le Livre d’or du Vatican, geste protocolaire rarement anodin, qui marque la reconnaissance d’un État envers l’autre.
Un partenariat ancien, ravivé au plus haut niveau
En marge de cette rencontre, le président gabonais s’est également entretenu avec le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège. Les deux hommes ont confirmé la profondeur des relations entre le Vatican et le Gabon, nourries depuis plus de cinquante ans par une coopération constante, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’action sociale. « Ces liens anciens, tissés par la foi et le service, trouvent leur force dans notre engagement commun pour l’éducation, la santé et la dignité humaine », a rappelé Oligui Nguema. Le rôle de l’Église catholique au Gabon n’est pas anecdotique : elle gère un large réseau d’écoles, de centres sociaux et d’infrastructures hospitalières, souvent en complément d’un État en quête de réformes. La question de la jeunesse, de la formation morale et de l’encadrement social a d’ailleurs été au cœur des discussions.
Un déplacement au sens autant politique que spirituel
Avant de quitter Rome, le président gabonais a insisté sur la dimension double de ce voyage : diplomatique, mais aussi personnelle. « Le Vatican n’est pas seulement un centre de foi. C’est aussi un lieu qui inspire le dialogue, la paix et la réconciliation entre les peuples », a-t-il déclaré. « Le monde a besoin de repères, et le Gabon doit être de ceux qui bâtissent, et non de ceux qui divisent. » En se rendant au Saint-Siège, Oligui Nguema cherche également à inscrire son pays dans une dynamique internationale où le dialogue religieux et la cohésion sociale deviennent des outils diplomatiques à part entière. Une façon aussi de réaffirmer la place du Gabon comme acteur de paix sur la scène africaine. Cette visite, chargée de symboles, ouvre désormais la voie à de nouvelles coopérations concrètes entre Libreville et le Vatican, en particulier dans les domaines éducatif et humanitaire. Elle pourrait marquer l’un des temps forts de la diplomatie gabonaise depuis la transition du 30 août 2023.
