Audit sur les comptes- publics : Qui vise-t-il ?

Faire auditer la gestion des comptes publics par son porte- flingue, sans neutralité institutionnelle, revient non seulement à violer ce principe fondamental, mais aussi à exposer l’État à des dérives graves. C’est pourtant ce qu’a récemment fait le « Super Ministre » de l’Économie et des Finances. Encore…un conflit d’intérêts manifeste ! Un audit public n’est pas un audit d’entreprise. Il ne s’agit pas simplement d’analyser des chiffres : il s’agit d’évaluer l’usage de l’argent du contribuable, les procédures administratives, et parfois de mettre en lumière des responsabilités politiques. Quand le porte- flingue du PDG du Groupe BGFIBank , dont la loyauté première va à son employeur est missionné pour auditer « la gestion des comptes publiques » et que ses constats portent essentiellement sur l’organisation de la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor, on ouvre la porte à des conflits d’intérêts majeurs. L’interrogation cruciale qui en découle est donc la suivante : qui veut -on réellement flinguer ? La participation de Patrick OBIANG OBAME a cette mission pose des questions légitimes : Son indépendance ? Ses conclusions peuvent-elles être considérées comme impartiales ? À qui profitera l’information collectée ? A toutes ces questions, il est tellement aisé de répondre par la négative !

Parce que le frère aîné du porte flingue du PDG du Groupe BGFIBank est le dénommé Pradino EFFA OBAME, fonctionnaire du Trésor Public remercié avec fracas au terme du Conseil des Ministres du 13 février 2025, après avoir été frauduleusement nommé le 17 janvier 2025 en qualité (tenez-vous bien) d’Inspecteur des Services. Mais la supercherie n’aura pas duré plus de 3 semaines, le grand frère du porte- flingue était le cerveau d’une campagne de tracts malveillants incriminants à tort des agents du Trésor Public et de la fuite d’informations financières confidentielles. Pour ces agissements d’une gravité indiscutable, il fut d’ailleurs convoqué par la Direction Générale des Recherches de la Gendarmerie Nationale. De deux choses l’une, soit le porte flingue de Henri-Claude OYIMA tente grossièrement de réhabiliter son frère ainé dont les manquements ont lourdement impacté la réputation et l’intégrité des services du Trésor Public gabonais ; soit la mission qu’il mène dans des conditions opaques et orientées vise principalement à légitimer sa nomination à venir au poste…d’Inspecteur des services.

Photo illustrative : Pradino EFFA OBAME

Il y a des moments où l’État, en quête de transparence ou sous la pression de l’opinion publique, peut commanditer un audit censé faire la lumière sur des pratiques douteuses, des gestions opaques ou des dysfonctionnements structurels. Mais encore faut-il que cet audit soit à la hauteur des enjeux et conduit par de véritables experts. Malheureusement, les constats de l’audit réalisé par Patrick OBIANG OBAME sous couvert de IX. Advisor est tout sauf cela. Il constitue un exemple flagrant de ce qu’un audit ne doit jamais être : un document bâclé, superficiel et intellectuellement paresseux.

 Un document vide, sans rigueur, sans méthode

Ce rapport se distingue par l’absence totale de méthodologie claire. Aucune précision sur le périmètre exact de l’audit, aucune justification des sources utilisées, aucune transparence sur les critères d’évaluation. Les données avancées semblent sorties d’un chapeau, sans vérification croisée, sans analyse comparative, sans contextualisation économique. Certaines données sont contradictoires, d’autres carrément incohérentes. On y retrouve des phrases creuses, des constats flous, et des conclusions hasardeuses qui semblent avoir été écrites avant même que la mission n’ait commencé.  Cette mission n’a en réalité d’audit que le nom. C’est une caricature. Elle ne vise ni à informer, ni à corriger. Elle vise à donner l’illusion du contrôle, à manquer de respect aux contribuables, aux agents publics, aux institutions de contrôle, et à tous ceux qui espéraient un sursaut d’intégrité. Un autre objectif qui saute aux yeux est de décrédibiliser la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor.

 

 

 

 

 

 

 

 

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